2022
Quartier Belle-Terre, pièces urbaines A2 et B

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Description

Au cœur de la commune de Thônex, entre la forêt de Belle-Idée et un quartier-villa, ce projet correspond aux deux premières pièces urbaines du quartier Belle-Terre qui devrait accueillir à l’horizon 2030 des commerces, des services, et 2700 logements répartis sur 38 hectares. Selon l’atelier Bonnet, on compte actuellement 1500 usagers (680 logements et environ 15% d’activités) qui profitent des pièces fondatrices de ce quartier qui ne fait qu’émerger.

La situation privilégiée du site constitue le point de départ de la réflexion architecturale et typologique : créer une forme urbaine qui s’ouvre au maximum sur le paysage alpin. “Cette forme dessinée sur un bout de papier il y a 15 ans est très particulière, assez spécifique, et (...) inédite. Certains confrères ont parlé de “bricolage urbain” car elle n’est pas tout de suite compréhensible.” explique Mireille Bonnet, architecte et co-fondatrice de l’atelier en charge du concept urbain du quartier.

Pour construire ce quartier en pleine campagne, les architectes de l’atelier Bonnet ont choisi de placer les jardins au bord du quartier. Dans cet îlot inversé, l’urbanité est au cœur, le paysage au bord, s’étendant des jardins individuels au relief alpin. “Le défi a été d’aller jusqu’au bout, de tenir, d(‘y) croire et d’arriver à contaminer l’enthousiasme pour ce projet. Nos collègues ont développé des typologies incroyables dans des formes assez difficiles.”

La culture commune initiée au travers du plan d’urbanisme s’est en effet intensifiée avec l’intervention de trois autres bureaux d’architectes à partir de 2014 : BCMA architectes, Lin.Robbe.Seiler et Jaccaud+associés. Le projet de quartier est alors devenu une partition composée par l’atelier Bonnet, interprétée ensuite par les bureaux d’architectes avec différentes variations.

De cette façon, les bâtiments du quartier Belle-Terre sont identifiables par un panaché de teintes beiges choisies par chaque architecte pour son immeuble, teintes dont la matière est composée par des agrégats du Salève et de la zone du Jura. Cette matérialité minérale est équilibrée au moyen d’éléments plus naturels. Au-delà des jardins, le bois est très présent et contribue à adoucir l’esprit du projet, notamment au niveau des rez-de-chaussée.

De même, chaque architecte a interprété la volumétrie de son bâtiment tout en répondant aux valeurs communes du projet, comme par exemple favoriser le vivre ensemble. Chaque immeuble possède une forme particulière, dans un jeu d’accolades et de variations de hauteurs qui multiplie les variations et les vues au sein du quartier.

Alain Robbe a ainsi privilégié des espaces d’entrée relativement petits, pour que la vie collective se déroule au niveau des espaces extérieurs et des places. Le bâtiment Jura se situant entre le bois de Belle-idée et l’esplanade au sud-est, les logements bénéficient de cette perspective traversante grâce à l’enfilade de trois espaces que sont la cuisine, le hall habitable et le salon.

Jean-Paul Jaccaud a lui aussi réfléchi à l’orientation optimale des appartements. Pour cela, les redans ont été multipliés pour que les logements soient en situation d’angle, avec une double orientation. Le bâtiment Voirons est par ailleurs plus profond, avec des cages d’escaliers et des distributions assez généreuses qui permettent aux habitants de se rencontrer au sein du bâtiment.

Andrea Bassi de BCMA exploite différemment la position privilégiée du site. L’ensemble Môle Aravis est en effet le seul mixte du quartier, avec une partie activités et commerces, organisée le long du mail, face à l’esplanade. Des passages ont été créés depuis cette promenade publique jusqu’à l’entrée du bâtiment, permettant d’entrer en douceur dans les espaces privés. Les appartements sont essentiellement traversants, assurant une continuité entre les espaces de jour (cuisine-salon) et les prolongements extérieurs que sont les loggias, dans une diagonale s’ouvrant à la fois sur le grand paysage et sur la vie de quartier. Ce jeu de perspectives croisées est rendu possible par la présence de grandes fenêtres qui scandent la trame en béton préfabriqué, répondant ainsi à l’horizontalité des bandeaux de façade des trois autres bâtiments.

Quant à Mireille et Pierre Bonnet, ils ont choisi de pousser jusqu’au bout le concept d’îlot inversé de l’ensemble Mont Blanc Salève, en pensent la séquence qui mène du bord du site, autrement dit de la sortie du bus, jusqu’à l’entrée des appartements, voire même jusqu’aux séjours et loggias. Cette séquence est étudiée dans une suite d’espaces articulés en une diagonale qui s’ouvre au travers de la loggia sur l’horizon.

Dans un dialogue constant entre urbanité et paysage, la résolution typologique de la forme urbaine atypique du quartier a donné lieu à différentes interprétations de la part des architectes, offrant des variations de matérialité, de typologie, de volumétrie. Loin des égos et des revendications individuelles, la réalisation d’un projet d’une telle envergure nécessite le partage de valeurs communes et la mise en œuvre d’une architecture qui soit non seulement en lien avec la nature, mais aussi au service d’un quartier, d’un vivre ensemble.

“Le grand défi de ce projet a été la résolution typologique de cette forme urbaine complexe : un bâtiment avec plusieurs angles et beaucoup de variations à régler. (...) C’est quelque chose qui, à la fin, a donné beaucoup de plaisir, puisque c’est un travail de réflexion et d’analyse profonde. (...) Et c’était de comprendre et d’adhérer au sens de la complexité de cette forme, puisqu’elle génère des vues sur le paysage, une insertion urbaine particulière de l’édifice. ” Alain Robbe, Lin.Robbe.Seiler

“On a cherché une diversité de perceptions : dans le creusé, la questions d’inverser les dispositifs de cour ou d’urbanité entre extérieur et intérieur… Cela nous a mis dans une créativité assez forte.” Pierre Bonnet, atelier Bonnet

“Gérer le temps long de la discussion permet d’introduire de l’autocritique, et de voir que la notion d’urbanité est en perpétuelle évolution.” Andrea Bassi, BCMA architectes.

“Ce projet a été une vraie leçon de confiance et de partage. Les relations étaient fortes et belles, tant avec les autres architectes qu’avec les maîtres d’ouvrage. Quand on arrive à travailler de manière sereine, dans la confiance, on arrive à faire des choses assez importantes. (...) C’était une leçon pour nous, et j’espère que c’est quelque chose qui va continuer à se développer.” Jean-Paul Jaccaud, Jaccaud+associés

“Le projet a été bien accueilli par la profession et les habitants. On nous a dit que les gens se parlent beaucoup, se rencontrent beaucoup. C’est déjà un cadeau de savoir que ça marche” Mireille Bonnet, atelier Bonnet

Mélissa Henry

Plans

Photos

Informations


Types

Habitation
Equipements publics
Commerce et artisanat

Architectes

Atelier Bonnet architectes
Jaccaud + Associés
LIN.ROBBE.SEILER
Bassi Carella Marello Architectes


Ingénieur(e)s

Ingénieurs civils :
- EDMS ingénieurs SA (A2-1)
- INGENI SA (A2-2)
- ESM Ingénierie SA (A2-3)
- MOSER Ingénierie SA (B)

Ingénieur électricité : Egg-Telsa SA (A2+B)

Ingénieurs CVS :
- Weinmann Energies SA (A2)
- CSD Ingénieurs SA (B)

Ingénieur physique du bâtiment : Effin’art Sàrl (A2+B)


Date de réalisation

2022


Surface brute

78'230 m2


Coût

378'000'000


Maître de l'ouvrage

Batima (Suisse) SA et C2I Comptoir d’investissements immobiliers SA


Autre(s) intervenant(s)

Architectes :
- ATELIER BONNET ARCHITECTES (A2-1, esplanades et parking)
- LIN ROBBE SEILLER (A2-2)
- JACCAUD ET ASSOCIES (A2-3)
- BCMA ARCHITECTES (B)

Direction des travaux :
- TEKHNE Genève (A2-1)
- BLSA (A2-2)

Architecte paysagiste : IN SITU SA (jardins)


Procédures

Mandat d'études parallèles, Concours

Vidéos bonus

Autres références

Adresse

Avenue Rosemont 6
1208 Genève

Téléphone

+41 22 786 38 47