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Véritables modèles d’écoconstruction, les locaux d’exploitation au stade des Arbères ont tout pour plaire.

À l’origine de ce projet, un maître de l’ouvrage engagé : dans son cahier des charges, la Ville de Meyrin indique “sans colle, ni clous, en bois massif, un bâtiment le plus écologiquement engagé possible”. Loin de se cantonner à cette demande initiale, Tanya Zein et Véronique Favre, co-fondatrices de FAZ architectes, sont allées jusqu’à utiliser du béton de réemploi, du liège pour l’isolation, du bois et de la terre crue d’origine locale.

Portés par ces valeurs écologiques, les artisans se sont pleinement impliqués dans cette construction exemplaire, étant force de proposition, comme ce fut le cas de la récupération de la sciure de bois de la charpente pour isoler les planchers et la toiture. Les cloisons en terre crue renforcent l’inertie thermique de l’enveloppe, et, en la combinant au bois, fonctionnent comme une construction bioclimatique équilibrée. Démarche inédite pour les deux architectes, qui ont dû s’adapter dès les premiers plans au caractère malléable du bâtiment en raison des matériaux vivants comme le bois, la terre crue ou encore l’argile dont les cloisons de terre à plaque ont été enduites.

L’ossature est constituée d’épicéa massif valaisan, assemblé traditionnellement, et la structure repose sur le minimum de béton possible, béton de réemploi provenant d'autres chantiers de transformation ou de démolition du territoire genevois. L’EPFL a dressé le bilan carbone de cette démarche : le réemploi du béton permet d’économiser 80% des émissions carbone par rapport à un dallage en béton nouvellement coulé.

Les locaux d’exploitation sont composés d’un garage et d’ateliers au rez-de-chaussée ; d’un réfectoire et de vestiaires à l’étage, seuls espaces chauffés du bâtiment, signalés par la façade en liège tenue par des murs porteurs en bois massif.

Ce “local environnement” a été dessiné de façon à économiser le foncier. Le bâtiment s'installe sur une toute petite parcelle. Le rez-de-chaussée est traversant, c’est-à-dire que les jardiniers entrent par une ouverture avec les véhicules d'entretien dans les garages, et peuvent ressortir dans la cour de travail située de l'autre côté du bâtiment, sans avoir à en faire le tour.

Les locaux d’exploitation du stade des Arbères marquent la fin de l'écoquartier des Vergers, dans un paysage bâti composé d’architectures très diverses. Le bâtiment éco-construit se fonde dans ce paysage verdoyant, entre la zone agricole et le stade de foot. Véronique Favre et Tanya Zein espèrent que ce projet donnera l’impulsion nécessaire à la mise en place d’un réseau intercommunal d’entrepôts pour que ces matériaux soient disponibles et employables facilement. “Il faut développer la filière !” répètent les co-fondatrices de FAZ architectes.

Repenser l’architecture et le bâti, telle était la démarche de ce projet : les locaux d’exploitation se présentent ainsi comme un modèle de bâtiment éco-construit, à reproduire sans modération.

Mélissa Henry