2021
Théâtre et salle des fêtes de Carouge

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Description

Le fondateur de PONT12, François Jolliet, est architecte EPFL, mais aussi passionné de théâtre. Tout comme lui, le bâtiment vit au rythme des activités de ce théâtre de création.

Le projet consistait en la rénovation de la salle des fêtes et du théâtre de Carouge. En raison de l’aspect historique du bâtiment à l’architecture brutaliste en béton des années 70, la salle des fêtes a été reconstituée presque à l’identique, à l’exception de la technique qui a, quant à elle, été intégralement remplacée. Seule la toiture a changé d’aspect et de matérialité, passant de l’éternit à l’ardoise. Le toit de la salle des fêtes devient alors une surface miroitante sous la pluie, et réagit à la lumière, à l’instar de la brique du théâtre à laquelle elle fait écho.

La façade est l’élément central du projet : un choix partagé par les architectes, les équipes du théâtre de Carouge, mais aussi par les Carougeois·es. Les architectes ont été au service des utilisateurs, et inversement. Ainsi, la brique est assortie à la pierre de carouge, et offre un jeu de lumière tout au long de la journée, variant au fil des saisons. Au gré de ces variations, le bureau ZPF a étudié la variation de la cage de scène suite à la suppression des joints de dilatation. Cette grande façade possède sa propre fondation et bouge pour elle-même. Elle bat, comme le cœur des spectateurs venus vivre l’expérience du théâtre vivant.

La participation des Carougeois·es a également guidé les architectes dans leur démarche de rénovation du théâtre. Le bureau PONT12 a remporté le concours en proposant la démolition du théâtre pour en bâtir un conforme à la demande des utilisateurs. Le projet, situé dans un tissu urbain très dense, accueille chacun des volumes de ces 5 grandes pièces du programme, à savoir : la salle des fêtes, l’esplanade d’entrée, et trois salles que sont la grande salle de 468 places, la petite qui en accueille 135, la salle de répétitions. Chaque espace est dans sa juste dimension, avec sa propre géométrie, afin de loger dans le site.

Le théâtre a par ailleurs été dessiné de manière à optimiser au maximum l’attention du spectateur. La salle est peu profonde, donnant une vue d’ensemble sur les 468 sièges depuis la scène, pour que l’acteur soit au plus près du public. Acteurs et public échangent ainsi leurs énergies respectives. “L’art vivant, c’est l’art de la présence” rappelle François Jolliet avec enthousiasme. La salle est dessinée en fonction du regard, mais aussi de l’ouïe. En forme d’œuf, très compacte, elle bénéficie d’une conque acoustique pour que le son soit rabattu par le plafond et arrive directement aux oreilles de chaque spectateur. Ainsi, le temps de réverbération est d’environ 1 seconde, parfait pour passer de l’action aux spectateurs, et des spectateurs à l’action.

Dans ce bâtiment, on se laisse aussi porter par l’architecture du foyer, où l’on peut admirer le “dos de la grande salle”, une coupe transversale de béton qui découpe la vue de l’esplanade à la rue située de l’autre côté du foyer. Il n’y a d’ailleurs pas que les humains qui se plaisent à errer dans ce théâtre, puisqu’un renard y a élu domicile durant toute la durée des travaux, avant d’être escorté jusqu’en forêt juste avant l’ouverture au public. L’animal a laissé son empreinte dans le cœur des artisans et architectes, mais aussi dans le béton du foyer, ses traces de pattes ayant été peintes en doré en souvenir de ce compagnon de chantier.

De l’autre côté du foyer se trouve la halle de montage, dont la cour intérieure, dépourvue de poteaux en son centre, est éclairée zénithalement par la lumière naturelle de la verrière. Les ateliers lourds se trouvent au rez-de-chaussée, les plus légers à l’étage, comme les loges ou les salles de réunion. Contrastant avec l’obscurité de la salle de spectacle, la grande fenêtre du foyer et les autres grandes percées permettent de sculpter la lumière à l’intérieur du bâtiment.

Lieu d’émotion et de partage, le théâtre et la salle des fêtes de Carouge ont été très bien accueillis par les Carougeois·es. Et François Jolliet de conclure : “Le bâtiment est comme un organisme vivant au service de la représentation. Dans la ville, il a sa propre raison d’être, et semble aller de soi.”

Mélissa Henry

Plans

Photos

Informations


Types

Culture et vie sociale
Equipements publics

Architectes

Pont 12 architectes SA


Ingénieur(e)s

Ingénieur civil: EDMS SA
Ingénieur façade en brique: Zpf Ingenieure AG
Ingénieur CV: Jakob Forrer SA
Ingénieur S: SRG / engineering – Schumacher&CHIngS Ingénieurs SA
Ingénieur E: Thorsen Sàrl
Ingénieur géotechnicien: De Cerenville, Géotechnique SA


Date de réalisation

2021


Surface brute

Surface de plancher total: Théâtre 10'040 m2


Coût

théâtre : 36'200'000 CFC2


Maître de l'ouvrage

Ville de Carouge, Service constructions, entretien et sports


Autre(s) intervenant(s)

Scénographe:Thierry Guignard scénographe
Architecte paysagiste: Klaus Holzhausen et Interval Paysage Sàrl


Procédures

Concours

Photographies avant/après

Vidéos bonus

Autres références

Adresse

PONT12 architectes
Rue Centrale 15
1022 Chavannes-Renens

Téléphone

021 341 99 10

Site internet

https://pont12.ch

Liens internet et autres réseaux sociaux

https://www.instagram.com/pont12_architectes/


Crédit

Photos :
Vincent Jendly (façades, intérieur foyer, intérieur salle avec sièges rouges)
Matthieu Gafsou (détails de la façade)
Etienne_Malapert, Matthieu Gafsou (intérieur de la salle de Carouge)