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Avec l’arrivée du CEVA (Cornavin, Eaux-Vives, Annemasse), le canton de Genève se dote enfin d’une infrastructure ferroviaire répondant à l’échelle de son territoire géographique et non plus seulement aux frontières politiques. Pour se mettre au diapason de cette nouvelle liaison, l’agglomération a réalisé cinq nouvelles gares, dont la plupart sont souterraines.

Les auteurs insistent sur la dimension de l’objet modal dans le territoire et lui assignent une dimension géométrique qui inscrit son identité au cœur de la région. Ici ce sont 1’500 panneaux de verre de 260 x 540 cm. qui génèrent l’espace des gares, aussi bien aux sols, qu’aux murs ou aux plafonds. Malgré la profondeur de certaines stations, l’idée que la lumière naturelle puisse y pénétrer est omniprésente. Et quand elle n’y parvient pas, ou lorsque le crépuscule approche, le relais est pris par une myriade de tubes fluorescents qui confèrent aux quais une atmosphère d’une grande qualité et qui s’adaptent aux configurations particulières de chaque halte : une longue courbe, une expression rupestre par la surface en béton projeté ou la proximité du ciel irradiant les voies.

Avec ces gares, Genève entre dans une dimension que son bassin de population appelait de ses vœux depuis plusieurs décennies. Grâce à sa signature forte, identifiable tout au long du parcours de 16 kilomètres, le « Léman Express » deviendra une réalité sociale et modale lorsque les quais, encore un peu vides, se rempliront de voyageurs et que leurs flux animeront les escaliers conduisant vers le soleil.

Philippe Meier